B comme Borderies

On parle de plus en plus du cognac et de ses assemblages mais encore assez rarement des cognacs mono-cru en dehors de la Grande Champagne, reconnue 1er cru de cette appellation depuis 1938. Formant un plateau au nord-ouest de la ville de Cognac, les Borderies s’étendent sur 4.000 hectares de vignes plantées dans un sol silico-argileux reposant sur fond crayeux, à l’opposé des autres grands terroirs généralement calcaires. Indéniablement, nombre de passionnés de cognac s’intéressent également aux eaux-de-vie de terroir et se croisent souvent dans les propriétés du deuxième plus petit cru de l’appellation en volume, environ 5% de la production totale de cognac et seulement 200 viticulteurs dont la majeure partie livre exclusivement les grandes maisons de négoce. Les flacons de cognac provenant exclusivement de ce cru sont donc très rares.

Deux des cinq plus grandes maisons, Martell et Camus, mettent en avant ce terroir même s’il est également présent dans la plupart des vieilles cuvées de Courvoisier et Hennessy. L’incontournable Camus XO Borderies en est la meilleure porte d’entrée, complétée récemment par un VSOP Borderies disponible en série limitée chaque année. Pour Martell, on sait qu’une grande proportion de Borderies est présente dans les cuvées Cordon Bleu, XO et Chanteloup Perspective, le principal château de la marque, situé dans ce cru, mais cette maison propose une confidentielle cuvée Réserve 100% Borderies très ronde et a également débuté la commercialisation du Domaine de Charbonnière en Asie. Chose à savoir, Martell impose un style de distillation avec très peu ou sans lies, recyclage des têtes et secondes sur les vins et non le brouillis et un coulage des eaux-de-vie à faible température, exacerbant ainsi leur côté floral. L’Iris Poivré XO de Fanny Fougerat en est un merveilleux exemple, allant bien au-delà des traditionnelles notes de violette.

Puissantes et florales, les eaux-de-vie de Borderies révèlent aussi souvent un profil de fruits confits et de fruits secs inimitables, en particulier dans les très vieilles barriques, après plusieurs décennies. Des maisons comme Grosperrin, Prunier ou encore Bache Gabrielsen proposent régulièrement de vieux millésimes que les initiés s’arrachent.

Alors laissez-vous tenter par les cognacs mono-cru et découvrez à travers les Borderies à quel point les assemblages des grandes maisons n’auraient pas le même charme sans son caractère inimitable !

 

Alexandre Vingtier

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

 

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