Découvrez le whisky danois à travers la plume et l’expertise du célèbre Alexandre Vingtier qui nous livre en exclusivité son B à BA des spiritueux.

 

D comme Danish Whisky

 Le 1er septembre dernier a eu lieu le Spirikum de Copenhague, le premier festival d’aquavit (distillé) et de snaps (macéré) du genre, signe du renouveau artisanal des catégories traditionnelles danoises. Même Mikkeller, le brasseur le plus tendance dans les contrées d’Andersen, en propose une petite gamme sous sa marque. Pour le coup étendue à la vodka et au gin bien évidemment. Sans ce dernier, pas de volume suffisant pour assurer la rentabilité d’une distillerie…

D’ailleurs si vous y voyagez par l’aéroport de la capitale danoise, ne manquez pas de visiter le nouveau site de la distillerie de Copenhague, à moins de 10 minutes en voiture : d’une petite installation alchimiste et gastronomique, elle vient de s’agrandir pour devenir une véritable distillerie polyvalente certes mais de plus en plus orienté vers le whisky avec un alambic Müller. Et c’est probablement là que surgit une lame de fond au Danemark.

 

Un tournant dans l’histoire

En effet, le 25 août 2018 a marqué un tournant gravé dans l’histoire des spiritueux danois : Stauning. La première distillerie de whisky du pays fondée en 2005, avec son fameux fût exclusif pour le restaurant Noma, a inauguré son nouveau site de production. Quatre grandes aires de maltage pour l’orge et le seigle ; deux fours pour le touraillage avec emploi possible de tourbe locale ; et pas moins de 24 alambics à repasse de type ibère de 2000 litres.

Traditionnel et high tech à la fois, le bâtiment a été conçu pour montrer chacune des étapes de la production. En toute transparence, une expérience exceptionnelle dans une architecture des plus réussies. D’abord installés dans une ancienne boucherie, les neuf fondateurs ont su persévérer, s’agrandir et séduire les amateurs de whisky. Tant et si bien que le leader mondial de la catégorie, Diageo, y a investi en 2015 près de 15 millions d’euros. Et, par ailleurs, le soutien de toutes ses équipes. Même leur chaudronnerie Abercrombie a dû construire ses premiers alambics ibères pour répliquer les alambics originels.

Et c’est peut-être là un signe symptomatique du renouveau du whisky. Au-delà de la recherche industrielle de l’efficacité. Ou de la meilleure processabilité, du meilleur rendement qui a marqué l’esprit des équipes techniques des grands groupes ces dernières décennies. Bien évidemment afin de répondre à une demande exponentielle. Ce projet est la preuve qu’une synthèse avec l’artisanat est réalisable pour produire à grande échelle des spiritueux de très haute qualité. D’autres producteurs danois se font également de plus en plus remarquer, comme Braunstein et Mosgaard. Et si le whisky danois devenait le nouveau whisky japonais ?

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

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