Le B.a.-ba des spiritueux par Alexandre Vingtier : C comme Calvados

C comme Calvados

 

Comme tout bon Normand qui se respecte, ma famille a compté ses producteurs de calvados, trois générations en arrière. A cette époque, tout propriétaire de verger transformait ses pommes et poires en cidre et/ou poiré. Puis, il en réservait une partie pour la distillation. Une fraction était alors mise en bouteille directement, sans dilution. La bonne goutte très fruitée idéale pour le trou normand. Alors que l’on stockait le reste dans de plus ou moins grands fûts pendant plusieurs années voire décennies pour certains.

 

La base de la culture du calvados est toujours vivante

Même si une bonne partie des vergers traditionnels a disparu, cette pratique subsiste toujours, fort heureusement. En effet, de nombreux particuliers ou de fermes produisent toujours leurs eaux-de-vie de cidre. Ceci, grâce à une trentaine de distillateurs professionnels ambulants parcourant l’ensemble de la région. Bien au-delà des limites de l’aire AOC. La base de la culture du calvados est toujours vivante. Au-delà des productions pour la consommation familiale, on compte environ quatre cents producteurs AOC. Parmi-eux, quelques dizaines sont de véritables fermes-distilleries possédant leurs propres alambics, à repasse ou à colonne. De plus, quelques grands opérateurs produisant plusieurs centaines de milliers de litres, voire plus.

On comptait à ses débuts dans les années 1940 pas moins de onze appellations historiques, que l’on peut considérer comme des crus de par leurs caractéristiques climatiques et leurs types de sol, auxquels sont adaptées certaines variétés de pommiers et poiriers, et où les pratiques de production des cidres et eaux-de-vie peuvent varier. On imagine bien des différences entre la pointe du Cotentin près de Cherbourg et le fin fond du Perche ou encore le Pays de Bray au nord de Rouen. Malheureusement, la nouvelle réglementation de 2015 empêche définitivement de mentionner ces crus en dehors des AOC Pays d’Auge et Domfrontais alors qu’ils font partie du patrimoine normand. Ne pourrait-on pas au moins pour les productions fermières, et donc ne transformant que leurs fruits de A à Z sur site, du verger à la mise en bouteille, remettre en avant ces terroirs ?

Les calvados du Calvados, du Cotentin, de l’Avranchin, de la Vallée de l’Orne, du Pays du Merlerault, du Mortainais, du Perche, du Pays de la Risle et du Pays de Bray ne doivent pas rester dans l’ombre !

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

 

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