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Le B.a.-ba des spiritueux par Alexandre Vingtier : G comme Grand-Bas-Armagnac

Ceux qui me connaissent savent que j’aime particulièrement étudier l’histoire des spiritueux tant sous un angle technique que géographique. Voici un sujet d’étude des plus intéressants sur la genèse des crus de l’armagnac.

G comme Grand-Bas-Armagnac

Ceux qui me connaissent savent que j’aime particulièrement étudier l’histoire des spiritueux tant sous un angle technique que géographique. Voici un sujet d’étude des plus intéressants sur la genèse des crus de l’armagnac. Vous en connaissez bien évidemment les trois sous-appellations définies dans le décret d’appellation de 1909 : Bas-Armagnac, Ténarèze et Haut-Armagnac. Mais connaissez-vous le Grand-Bas-Armagnac ? Il ne s’agit pas d’un cru délimité légalement mais certains producteurs s’en revendiquent fièrement comme Martine Lafitte du Domaine de Boingnères située à Labastide d’Armagnac.

Dans cette commune se trouve également Laberdolive qui a inscrit cette mention sur certains de ses anciens millésimes. Il s’agit d’un secteur entre Landes et Gers comprenant également les communes de Lacquy et son fameux château produisant également d’excellents armagnacs, du Frêche et son Domaine de Jouatmaou, Arthez d’Armagnac et son Domaine d’Ognoas, Mauvezin d’Armagnac et le Domaine d’Espérance et les armagnacs Pichon-Longueville, etc. Des noms à faire saliver les amateurs avertis d’Armagnac. Certains détracteurs racontent que cette mention n’a jamais existé, pourtant on retrouve aujourd’hui encore un canton éponyme, autour de Nogaro et de Cazaubon, dans le Gers uniquement.

 

De Bas-Armagnac à Grand-Bas-Armagnac

Historiquement, on sait que les débats furent houleux pour la délimitation des crus entre 1905 et 1909. La plupart des maires des communes limitrophes plaident alors pour un rattachement au Bas-Armagnac. Indéniablement le cru le plus réputé et connu à l’étranger. On voit aussi apparaître dans des rapports officiels de cette époque une subdivision claire du Bas-Armagnac, reprise de travaux de la fin du XIXe siècle, en « Grand-Bas-Armagnac qui occupe les deux tiers de la zone à l’Ouest, Moyens ou Fins-Bas-Armagnac comprenant une bande formant le tiers du reste de la zone du Nord au Sud », et enfin « Petit-Armagnac », autour de Nogaro et Manciet. On décrit les eaux-de-vie de ce dernier par leur goût de pruneau alors que les eaux-de-vie des premiers ont « la saveur de la violette fanée ».

 

Les meilleurs eaux-de-vie ?

Est-ce que le Grand-Bas-Armagnac, plébiscité depuis le XVIIIe siècle, produit constamment les meilleures eaux-de-vie ? Historiquement ce n’est pas le cas. Puisque le reste du Bas-Armagnac l’emporte tant par les médailles que par la valorisation de ses eaux-de-vie. Et ce, sur une bonne partie du XIXe siècle. Il est vrai que c’est l’époque de l’introduction de la distillation en colonne. En plus, de nouvelles pratiques viticoles améliorant les rendements. Néanmoins le phylloxéra a pu rebattre en partie les cartes. Est-ce un terroir particulier du Bas-Armagnac ? Apparemment oui, puisque de très grands noms de producteurs y sont associés depuis plus de deux siècles.

Toujours est-il qu’il me semble plus que naturel de chercher des particularismes locaux dans ce vignoble berceau de l’armagnac pour tous les passionnés de ces grands terroirs de l’Armagnac ! De quoi vous donner l’envie de parcourir ces fabuleux domaines et de plonger votre nez dans leurs millésimes.

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

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