Au Cœur du Cognac : Alexandre Gabriel du BNIC dévoile le nouveau siège et les innovations à venir
« Le Spiritueux est un art populaire, on est là pour créer de l’émotion partagée » – Alexandre Gabriel
Dans cette entrevue exclusive, nous nous entretenons avec M. Alexandre Gabriel, Vice-Président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) pour explorer le nouveau siège du BNIC et les perspectives prometteuses qui se dessinent pour l’avenir du Cognac, tout en préservant avec passion les traditions d’autrefois qui ont forgé son identité unique.
Alexandre Gabriel nous révèle les détails captivants du tout nouveau siège du BNIC, un lieu où l’histoire rencontre l’innovation.
Situé au cœur même de la région de Cognac, ce bâtiment emblématique incarne l’engagement du secteur à se réinventer tout en honorant son héritage séculaire. Nous plongerons dans les détails architecturaux et culturels qui font de ce siège un symbole de l’évolution dynamique du Cognac et nous explorerons les dernières avancées technologiques et les méthodes de production innovantes qui préservent la qualité inégalée de cette boisson convoitée, tout en répondant aux défis contemporains.
Spirits Hunters : Pourriez-vous nous parler un peu du nouveau siège ? Est-il ouvert au public ?
Alexandre Gabriel : Le siège du BNIC est un lieu d’organisation de la région et n’est donc pas ouvert au public. C’est un lieu destiné à gérer les aspects administratifs liés à la régulation du cognac, ainsi que les aspects professionnels tels que notre AOC, la recherche et développement, et la formation des professionnels par le biais des Cognac Educators.
Spirits Hunters : Quelle est la raison derrière la création d’un nouveau lieu, et pourquoi maintenant ?
Alexandre Gabriel : Depuis toujours, Cognac a investi dans le développement de notre spiritueux. Avec ce nouveau lieu, nous suivons les traces de nos ancêtres qui ont toujours su investir pour façonner le cognac tel qu’il est aujourd’hui. À la fin du XIXe siècle, le cognac a établi la station viticole pour se projeter dans l’avenir, en développant le négoce et la viticulture afin d’investir dans la pérennité du cognac grâce à la recherche menée par Vidal et Charles Manson.
À cette époque, le cognac avait déjà intégré dans son ADN la capacité de se projeter et d’investir lors de périodes de défis pour assurer son avenir. La station viticole est l’ancêtre du BNIC, la première manifestation de notre institution. L’une de ses premières actions a permis de résoudre l’équation du phylloxéra. Cette histoire fait partie de notre patrimoine et nous en sommes les héritiers, car le cognac se renouvelle en permanence.
Actuellement, nous sommes confrontés à un nouveau défi : l’environnement, le réchauffement climatique et une planète qui se densifie. Le cognac est conscient de ces enjeux et considère qu’ils doivent être abordés avec détermination. C’est pourquoi, au BNIC, nous disposons d’un centre de recherche entièrement dédié à ces questions.
Spirits Hunters : Comment fonctionne l’association de R&D « Imagine Cognac » ?
Alexandre Gabriel : L’association de Recherche et Développement « Imagine Cognac » est un moyen de collaboration avec des investisseurs et des professionnels, tant étrangers que français, qui croient en l’avenir du cognac. Il permet de travailler ensemble sur des problématiques telles que l’énergie dans la distillation, en vue de réduire la consommation d’énergie de deux fois, ainsi que sur des sujets tels que les cépages, l’amélioration des techniques de production, la tonnellerie de demain, etc. C’est un système ouvert et moderne, cherchant à enraciner le cognac de demain dans les traditions du cognac d’autrefois, pour qu’il puisse se développer et perdurer.
Spirits Hunters : Comment le projet de Jean-Michel Wilmotte a-t-il été sélectionné parmi toutes les candidatures ?
Auteur de plusieurs projets dans l’univers du luxe et de vins, Jean-Michel Wilmotte (Wilmotte & Associés Architectes) a accueilli avec enthousiasme la perspective de concevoir un projet centré sur le spiritueux :
«Le Cognac, c’est d’abord l’une des excellences françaises, un savoir-faire unique, un nom connu dans le monde entier. Ensuite, c’est le résultat d’une alchimie exceptionnelle, de siècles de recherches, un produit authentique avec une vraie personnalité : on reconnaît un Cognac d’un autre alcool ».
Jean-Michel Wilmotte
Alexandre Gabriel : Ce qui nous a séduits dans le projet de Mr. Wilmotte, c’est son aspect intemporel et la façon dont il représente le cognac. Ses profils font écho aux bouteilles de cognac, à la terre et aux racines. Le bâtiment a été construit avec des matériaux locaux, notamment du calcaire blanc, s’intégrant harmonieusement au site qui se trouve au bord de la Charente. Il symbolise la conjonction entre l’eau, la terre, les racines, les éléments végétaux et le bois. La fluidité de l’architecture, orientée vers la Charente, est d’une importance capitale, car ce fleuve a été le témoin de tant de fûts de cognac exportés à l’étranger pendant quatre siècles.
Côté durabilité et environnemental, le bâtiment a été conçu avec des caractéristiques énergétiques basses, des matériaux isolants et une faible consommation d’énergie, car c’était une priorité. Nous n’envisagions pas de construire un bâtiment sans prendre en compte ces aspects essentiels. Nous avons cherché à créer un édifice qui perdurera pendant plus d’un siècle, grâce à son style intemporel, ses matériaux naturels et de qualité, ainsi que son aspect énergétique, qui est fondamental pour sa durabilité.
En 1881, les premières exportations de cognac ont débuté
Alexandre Gabriel : Les premières exportations de cognac étaient expédiées en fûts, et chaque cognac avait en effet un nom spécifique. Vers la fin du XIXe siècle, Monsieur Boucher, à Cognac, fut le premier fabricant de verres à automatiser le moule pour souffler des bouteilles. Le cognac a commencé à être embouteillé en mettant l’accent sur sa qualité, devenant ainsi le premier spiritueux à travailler son image et son identité à travers le nom et les bouteilles, notamment en mentionnant les noms des producteurs. Depuis, le cognac a réussi à se faire connaître à l’étranger et a acquis une dimension internationale.
Avant la Deuxième Guerre mondiale, le cognac était déjà très apprécié en France. Toutefois, avec l’industrialisation des spiritueux au cours de la seconde moitié du XXe siècle, le cognac a perdu un peu de sa place, étant un produit profondément artisanal. Cependant, grâce au retour des jeunes générations qui recherchent du sens et de l’authenticité dans les produits, le cognac a retrouvé sa position, car c’est là son ADN. Aujourd’hui, nous assistons à une renaissance du cognac grâce aux bars, qui sont des lieux de partage et de rencontre.
Les mixologues mettent en avant le cognac et son goût. Par exemple, Nicolas de Soto grand mixologue français du Bar Danico, d’ailleurs listé dans les 4 finalistes en tant que Best International Restaurant Bar à Tales of The Cocktail, parle du cognac, et le spiritueux est également mis en avant dans des établissements comme The Little Red Door à Paris. Finalement, ce mouvement du bar touche également les dégustateurs de whisky qui s’intéressent au cognac à travers des cocktails tels que le Mint Julep (1800) ou le Sidecar (1920), des classiques de la mixologie ▪
Vous pouvez en savoir plus sur le nouveau siège du BNIC lisez notre article dédié : Le nouveau siège du BNIC représentera bien plus qu’un simple bâtiment.
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