Jean-François Fogel était notre mentor numéro un chez spiritshunters.com

Jean-François était un homme de la Renaissance, unique en son genre, un buveur de thé oolong qui aimait la littérature, la poésie, la presse, les oiseaux, la politique et la technologie, et parler sans cesse de Barcelone et de l’Amérique du Sud.

Jean François était notre mentor chez SpiritsHunters.com. Lorsque je me suis lancée dans ce projet d’un média numérique sur les spiritueux, il a été du voyage, depuis le tout début

Aujourd’hui, nous souhaitons le remercier, comme je l’ai déjà fait en personne à plusieurs reprises, car j’ai toujours su à quel point ses conseils étaient précieux.

Chaque fois que nous prenions une initiative audacieuse, il nous appelait pour nous féliciter et nous dire comment être toujours à l’avant-garde dunumérique.

Toute notre équipe tient à exprimer sa profonde sympathie et ses condoléances à sa famille.

Mais notre relation était plus que professionnelle, après 32 ans c’était un véritable ami et aujourd’hui je suis très triste de son départ brutal.

Notre amitié professionnelle n’a pas toujours été facile, nous étions souvent en désaccord, mais il écoutait et disait « laisse-moi y réfléchir » toujours en anglais qu’ilparlait couramment comme l’espagnol et le catalan. Un vrai dandy, un gentleman, qui pensait et agissait comme un citoyen du monde.

Nous nous sommes rencontrés au journal « Libération » en faisant la mise en page de « L’Atlas du Rugby », un magazine de rugby. C’était en 1991, à l’occasion de la deuxième Coupe du monde de rugby.

Je ne connaissais rien au rugby, il m’a dit : « ne t’inquiète pas, quand tu auras fini ce magazine, tu en sauras beaucoup, il faut juste que tu fasses une belle maquette ».

Il m’a demandé ensuite de redessiner le journal « Le Monde », et il a été le véritable architecte de ce nouveau « Monde »

C’était notre premier grand projet ensemble et mon premier vrai grand projet, j’étais donc inquiète il m’a dit : « Ne t’inquiète pas, je sais que tu peux le faire ».

Il a travaillé en étroite collaboration avec Jean-Marie Colombani et Edwy Plenel pour trouver le bon équilibre entre les modifications du journal et la nécessité de s’assurer que les lecteurs ne les rejetteraient pas.

Il a longuement étudié avec Eric Azan et José Bolufer les logiciels que nous allions utiliser pour la mise en page, l’impression et l’édition.

Le jour même de la sortie du nouveau « Monde », il écrivait que le numérique allait l’emporter sur le papier et que les journaux allaient mourir. Toujours en avance sur son temps !

Au fil du temps, notre amitié est devenue la plus calme et la plus réfléchie qui soit.

Notre dernier projet, notre dernière collaboration remonte à la semaine dernière, il voulait imprimer unpetit livre de citations qu’il avait recueillies – la plupart très drôles et il avait besoin de mon aide disait-il, j’ai été très heureuse de faire ça avec lui.

Il adorait rire et le rire et la poésie nous unissaient.

Mais un jour de tristesse, il y en a, il m’a donné un livre de poèmes de W.H. Auden pour me consoler et ce poème bien connu me vient à l’esprit parce qu’il me semble tout à fait adapté au sentiment d’abandon que nous éprouvons aujourd’hui :

Funeral blues

Arrêtez toutes les horloges, coupez le téléphone,

Empêchez le chien d’aboyer avec un os juteux,

Faites taire les pianos, et avec un tambour étouffé

Sortez le cercueil, laissez venir les pleureuses.
Laissez les avions voler en gémissant au-dessus de nos têtes

Gribouillant dans le ciel le message « Il est mort ».

Qu’il repose en paix, lui qui se reposait si peu !

Never complain, never explain, c’était sa devise !

Je ne me plains pas, mais tu me manques déjà, tu nous manques à tous.

 

Merci pour les photos !

 

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

 

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