Merci Magandeep Sinhg pour votre perspicacité

Il nous a semblé important de partager le point de vue de Magandeep Singh – chroniqueur pour The Hindu – exprimé dans son article « When humility is a killjoy ». Mais attention, comme le dit Singh, « Cette colonne est pour quiconque se soucie existencialement. »

 

Pourquoi vous avez besoin de lâcher prise, de vous laisser aller, et de céder sans vergogne à la complaisance.

Il y a un petit problème que j’ai avec l’humilité, cela enlève tout le plaisir de la décadence. Les principes mêmes de l’humilité sont perchés sur l’idée de ne pas permettre au privilège de montrer ou d’affecter n’importe quel aspect de nos vies. En fait, l’humilité exige que nous nous détachions presque des notions de douleur et de plaisir, que nous acceptions les deux de la même façon et que nous poursuivions néanmoins. Ce qui est très bien un jour où je me sens spirituel et’un avec l’univers’ comme, mais terriblement difficile à digérer si le foie gras est au menu.

Mon récent voyage à travers la France m’a vu rompre mes vœux d’indulgence mesurée en parcourant la Champagne, suivie d’un bref séjour parisien, qui est, franchement, le meilleur moyen d’absorber Paris de nos jours.

En Champagne, j’avais choisi de faire de l’Hostellerie la Briqueterie ma demeure, tandis que je me dirigeais vers des vignobles très précieux, ceux-là mêmes qui étaient le champ de bataille retranché de la Première Guerre mondiale et qui fournissaient beaucoup de « munitions » pendant la Seconde Guerre mondiale aux soldats stationnés. La seule chose qui améliore une bouteille de Champagne, c’est de l’avoir avec un repas gastronomique, ce que nous avons fait ; le chef de l’Hostellerie a préparé une tempête d’émotions, un canard crépitant et tout le reste. Le sommelier n’était que trop heureux de marcher sur la mélodie et s’alignait pétillant pour accompagner chaque paire. Savais-tu qu’ils font aussi du vin rouge incroyable, d’ailleurs ? Je n’ai jamais réussi à me rendre au gymnase, mais j’ai fait une étude approfondie de leurs services de spa et j’ai trouvé qu’ils provoquaient plutôt la faim.

À la fin de mon repas gastrique, j’avais à peine de la place pour un dernier verre, sans parler de l’humilité. Tout était somptueux, élaboré et orné. S’asseoir dans un repas si baroque, où l’on se régale comme une reine et se régale comme un roi, l’humilité est un anathème pour le plaisir. Au lieu de cela, l’astuce est de lâcher prise, de lâcher prise et de céder. Sans vergogne.

Le sage conseillera de ne jamais embrasser le luxe – pour une fois piégé dans ses plis, le retour à la normale peut sembler difficile. Eh bien, quelques dégustations et repas plus tard, j’ai quitté le Champagne et je me suis arrêté au majestueux porche du Saint Jacques à Paris, où, comme mon majordome personnel me l’a montré à mes quartiers, il y avait peu de temps entre les deux pour se permettre une quelconque austérité.

Là encore, le chef étoilé Michelin n’a pas ménagé ses efforts pour que tout se déroule comme une symphonie. Parce qu’un grand repas, pour moi, c’est comme une production massive de Bollywood ; chaque rouage de l’industrie des services n’est qu’un acteur qui joue son rôle. Du chef qui prépare les assiettes au serveur qui les apporte, du sommelier qui propose des vins et change de verres au jeune apprenti dont le seul travail est de venir nettoyer la table de miettes entre les cours. Avec un tel spectacle en spectacle, jouer le rôle de l’humilité est contre-intuitif. C’est aussi une menace pour l’ensemble de l’exposition.

Autant que l’on paie pour la nourriture ici, on achète vraiment du temps, ou plutôt on laisse le temps à quelqu’un de nous captiver. Bien sûr, il y a quelque chose au sujet des privilèges qui rend les gens mal à l’aise, mais dans un monde devenu blasé, n’importe qui peut vous faire sentir bien même si, pour un moment, l’investissement et la diversion en valent la peine.

Donc, la morale du jour, c’est qu’il n’y a rien de mal à apprécier, à se sentir bien dans sa vie et comment on y est arrivé. La vie, pour ce qu’elle vaut, n’a pas l’air de servir à grand-chose, alors il est parfois très bien de relâcher la pédale, de s’asseoir et d’admirer la vue. Bien sûr, ce n’est pas un samadhi ou un satori, quel que soit le nom que vous lui donnez, mais si je rencontre un bon repas et un lit confortable sur mon chemin de l’illumination, alors je vais certainement faire un arrêt au puits bien mérité.

Cette colonne est pour quiconque se soucie existencialement.

 

Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.

Rejoignez la Communauté SH sur Reddit

Spirits Hunters est une communauté dédiée aux spiritueux et au monde de la mixologie. N'hésitez pas à parler du monde de la mixologie et du métier du bartender ici !

Join