Vodka Le Philtre : Waste yourself, not the planet!
Gif : polpo-agency.com | Photos: Le Philtre
Nous sommes à Guéthary, face à la mer, aux côtés d’un trio (mais ils ne sont que deux) : Frédéric Beigbeder, romancier, critique littéraire et cinéaste ; Guillaume Rappeneau, homme de média et de marketing, également producteur de documentaires ; manque ce jour-là le troisième, Charles Beigbeder, dit « le serial entrepreneur », fondateur de plusieurs sociétés.
Ces trois-là se sont fixés un but ambitieux : sauver la planète, rien de moins, en produisant l’alcool le plus naturel que l’on puisse imaginer. George Clooney et Rande Gerber en VF, en somme.
Photo: Guillaume Rappeneau, Charles Beigbeder, Frédéric Beigbeder – Le Philtre
Pour se lancer dans cette aventure, ils sont partis des souvenirs de leur folle jeunesse. De leur temps, c’était la vodka. S’il faut sauver la planète, autant se faire plaisir : ce sera Le Philtre, organic vodka.
« Philtre, du latin philtrum, lui-même du grec philtro » : breuvage préparé selon les règles de la magie ou de la sorcellerie, destiné à inspirer l’amour. En littérature, Tristan et Yseult, qui succomberont à l’amour après en avoir bu, sont les victimes les plus célèbres de ce breuvage magique. Cela n’a pas arrêté notre trio : aujourd’hui, nul besoin de magie pour sauver notre planète. La créativité suffit.
Le « Philtre », synonyme de pureté ? de légèreté ? En tout cas, cette dégustation ne ressemble à aucune autre : une vodka très suave, très fine, facile à boire et surtout, respectueuse de l’environnement.
La vodka
Au départ, une préoccupation partagée : le réchauffement climatique, ou encore, la pollution atmosphérique, le rétrécissement des plages… la liste est loin d’être close.
En 2019, allongés sur cette même plage de Guéthary, Frédéric Beigbeder, Guillaume Rappeneau et Charles Beigbeder se demandaient en dégustant une caïpiroska : « Ne serait-il pas possible de boire une vodka sans détériorer notre planète ? Et, tant qu’à faire, une vodka qui nous ressemble ? »
Et ils l’ont fait ! Produite à partir de blé bio, Le Philtre, Organic Vodka est une vodka qui séduit amateurs et experts… et toute personne soucieuse du destin de notre planète.
Photo : Le Philtre
Le Philtre est sans impact écologique car biologique : élaborée à partir de blé d’hiver issu de l’agriculture biologique et d’Eau de Gensac® reconnue pour sa grande pureté, elle ne comporte pas le moindre additif chimique, aucun arôme artificiel, aucun sucre ajouté. Même son flacon est l’expression ultime du recyclage, élaboré exclusivement à partir de déchets de verre.
Une vodka française, distillée et embouteillée dans la région de Cognac, produite dans le respect d’une méthode artisanale par la Maison Villevert, distillerie mythique à qui Guillaume, Charles et Frédéric se sont associés pour élaborer un produit d’exception. C’est l’expérience de la Maison Villevert, « artisans inspirés depuis 1487 », qui a permis de produire un breuvage ne contenant aucun additif chimique ni aucun sucre, habituellement ajouté pour en lisser la texture. Sa pureté et son élégance ne sont dues qu’à une dernière distillation dans un alambic en cuivre charentais.
La bouteille : réalisée à 100% à partir de déchets de verre recyclés
Comment est-elle fabriquée ? On introduit un mélange de verre recyclé et de sable dans un four chauffé à 1500° afin que la matière entre en fusion et devienne malléable. Il est ensuite acheminé jusqu’aux moules qui donneront leur forme aux bouteilles, et refroidi progressivement.
Pour obtenir une couleur de verre spécifique, on ajoute des colorants au mélange initial, et ce dès l’étape du four. Atteindre la couleur voulue peut prendre jusqu’à trois jours. Pendant cette période, le verre passe par différentes couleurs, et le résultat final ne correspond pas toujours aux demandes des producteurs de boissons, encore moins aux fabricants de vodka, assujettis au diktat des marketeurs : une bouteille de vodka se doit d’être blanche.
Différentes déclinaisons de la bouteille de vodka Le Philtre – Photo: Vodka Le Philtre
Pour pouvoir valoriser ces déchets, les inventeurs se sont donc affranchis des codes traditionnels du marketing : « qu’importe la couleur, récupérons ces déchets et créons des bouteilles atypiques pour notre vodka ! »
Les flacons de Le Philtre Organic vodka ont donc une multitude de couleurs, et chacun d’eux est unique. Constitués à 100% de matière non valorisée, ils permettent d’économiser énergie et matière première.
Le Philtre participe ainsi à l’économie circulaire, comme aucune autre marque de vodka au monde.
Entretien avec Frédéric Beigbeder et Guillaume Rappeneau
Le Philtre, ce sont ses créateurs qui en parlent le mieux, surtout face à la mer ! Lisez l’interview à la suite.
SH: une bouteille sur mesure ?
Guillaume Rappeneau : nous avons travaillé avec des gens qui sont de grands entrepreneurs, qui ont des capacités importantes, des savoir-faire irremplaçables. Ils nous ont énormément accompagnés. Nous nous sommes introduits dans leurs système en leur demandant de créer quelque chose qu’ils ne font pas habituellement, mais qui est dans la ligne de leurs principes. Donc, ils ont été obligés de réfléchir pour nous, et comme ce sont des entreprises importantes ils peuvent produire dans des coûts extrêmement raisonnables. Le moule a été fabriqué en Italie, le design fait en Espagne… Nous avons investi tous les trois personnellement pour développer le projet pendant un an, puis nous avons levé des fonds.
SH : vous la distribuez où exactement ?
Frédéric Beigbeder : dans les épiceries bios, le milieu bio… c’est cet univers qui nous intéresse. Pour l’instant on peut la trouver à La Grande Épicerie de Paris et à l’épicerie bio Yaoya de Guéthary. L’idée c’est que ce soit une vodka 100 % nature, respectueuse de l’environnement car aucune ressource naturelle n’est utilisée pour la bouteille et elle n’a aucun impact néfaste sur le biotope puisqu’elle est bio. Pas d’additifs chimiques, pas d’arômes artificiels, pas de sucre ajouté. Toutes les vodkas rajoutent du sucre sauf nous. C’est important parce que cette sensation de fluidité quand on la consomme, elle vient de là.
SH : pourquoi le nom ? Il y a quand même la connotation de filtre ?
Frédéric Beigbeder : Dans la littérature française, « Philtre », avec « ph », c’est une potion magique. Cela veut dire élixir, breuvage étrange, envoûtant. Dans la légende du Moyen-Age, Tristan et Iseult, ces deux jeunes gens qui ne devaient pas être ensemble, partagent un alcool aux herbes et tombent complètement amoureux. « Philtre »a une connotation à la fois médiévale et magique. Mais c’est vrai qu’il y a derrière l’idée de filtre. D’où cette bouteille aussi un peu cabossée.
Guillaume Rappeneau : on voulait que ce soit imparfait, que tous les détails donnent l’impression que l’objet était presque raté, pas fait exprès. Alors que non !
SH : elle fait penser au travail du sculpteur Henry Moore. On dirait un peu aussi qu’elle a été sculptée par la mer.
Frédéric Beigbeder : Normal, l’idée nous est venue ici, sur la plage.
SH : votre cocktail ce serait quoi ?
Frédéric Beigbeder : On nous a fait plusieurs propositions. Par exemple, on a dégusté du Philtre avec du sirop de rose, c’est très agréable, pas trop sucré, shaké avec un petit twist de citron. Cela pourrait être le nouveau Cosmo ! Tu remplaces le cranberry par la rose, et on l’appelle Le Philtre d’Amour, Le Philtre de Rose… LE PINK PHILTER !
Photo: Polpo-Agency.com
SH : pourquoi une vodka ?
Guillaume Rappeneau : Parce que nous avons déjà plus de 50 ans… C’est ce qu’on buvait quand on sortait et qu’on était jeunes. Nous ne voulions pas de whisky car on aurions ressemblé à nos pères, et le gin était souvent de mauvaise qualité. À l’époque les vodkas étaient plutôt russes. Puis la vodka Absolut est arrivée sur le marché, un nom en anglais et un design d’Andy Warhol ! C’est devenu l’alcool principal. Et puis, le temps a passé ; les modes changent, les goûts changent. Aujourd’hui les jeunes boivent du gin de très grande qualité, mais on a décidé de faire une vodka. On fait un alcool pour nous. C’est générationnel.
SH : Et vous allez remettre la vodka au goût du jour ?
GR/FB : Exactement.
SH : vous avez toujours bu de la vodka ?
Guillaume Rappeneau : Oui.
Frédéric Beigbeder : Moi, j’aime bien la tequila.
Guillaume Rappeneau : Moi, je ne bois que de la vodka. Si on avait été opportunistes on aurait fait un gin, mais non, on l’a vraiment inventé pour nous.
SH : si Le Philtre devait être bu dans un film, -peu importe lequel- il serait bu par qui ?
Frédéric Beigbeder : J’adore Matthew McConnaughey. Il est très écolo, il s’engage beaucoup comme DiCaprio. Je l’aime bien dans Dallas Buyers Club parce que c’est l’anti-héros qui fait le bien malgré lui, sans faire exprès. Au fond la démarche du Philtre c’est ça, des fêtards qui se lancent dans la vodka, qui aiment la nuit, qui aiment s’amuser, mais, presque sans faire exprès, ils font quelque chose qui, j’espère, va faire du bien. À condition, bien sûr, que les gens les suivent, abandonnent les marques qui polluent, qui sont gavées de pesticides, ou utilisent des blés OGM, dans des bouteilles blanches qui ne sont pas en verre recyclé.
C’était notre idée, faire du bien à la planète tout en s’amusant. Et c’est justement pour cela que j’aime Matthew McConnaughey, on ne le comprend pas au début du film, mais je trouve cela assez beau, comme une sorte de rédemption involontaire.
SH : Est-ce que Le Philtre est votre rédemption ?
Frédéric Beigbeder : je ne sais pas c’est quand même une vodka, attention ! C’est dangereux pour la santé…mais…
SH : c’est dangereux si on en boit trop !
Frédéric Beigbeder : si on en boit trop, voilà.
Guillaume Rappeneau : N’oublions pas le slogan. Frédéric l’a décliné à partir du texte légal français : « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, il n’a pas besoin de l’être aussi pour la planète. »
Frédéric Beigbeder : c’est bien aussi en anglais…
SH : en anglais ?
Frédéric Beigbeder : Waste yourself, not the planet!
SH : on adore !
Notes de Dégustation Vodka Le Philtre
NEZ
Légères notes de toasté
BOUCHE
Structure soyeuse et délicate, notes torréfiées, d’amande grillée et de fève tonka
FINALE
Lactée, vanillée
En Exclu : La nouvelle Traversée de Paris une nouvelle écrite par Frédéric Beigbeder pour Le Figaro.
Publié le 23/10/2020 à 07:01
La soirée aura lieu dans une dizaine de jours, le 5 novembre 2020, mais je ne peux pas vous en donner l’adresse. Elle est secrète : les invités la recevront par WhatsApp une heure avant le début de la fête. La remise du prix de Flore aura lieu dans une cave de Saint-Germain-des-Prés. L’entrée sera éteinte. L’immeuble est entièrement insonorisé, la police ne pourra rien deviner depuis la rue. Des vigiles discrets en tenue de camouflage vous indiqueront le chemin dans les souterrains avec des lampes de poche. Ce sera comme sous la Prohibition à New York, exactement un siècle plus tard. Vous aurez l’impression d’être dans une nouvelle de Fitzgerald. D’ailleurs la musique sera d’époque: on n’écoutera que du jazz (Benny Goodman, Duke Ellington, Sidney Bechet, Boris Vian). Il y aura un bar de Philtre, des danseuses en jupe à franges, un buffet de tapas de chez Camdeborde.
Je tiens à remercier le président Macron de nous avoir inspiré une idée aussi féerique. Juliette Gréco aurait adoré ; dommage qu’elle vienne de nous quitter. C’est une chance d’habiter un pays dirigé par un premier de la classe qui n’a jamais fait la fête de sa vie. Macron est tellement fayot qu’il a épousé sa prof! Il ignore le sens du mot «nightclubbing». Depuis neuf mois, il a détruit un mode de vie qui faisait vivre des millions de travailleurs, d’artistes, de disc-jockeys, de barmen, et aidait d’autres millions de citoyens à supporter leur quotidien.
Mais la résistance gronde, et les fêtes les plus réussies ont toujours été désobéissantes, voire illicites. Le speakeasy du Flore n’est qu’un exemple parmi des centaines d’autres. Je regrette de ne pas pouvoir donner ici la carte géographique des clubs clandestins qui ouvrent chaque nuit dans la capitale, comme dans toutes les villes où le couvre-feu a été décrété. À vous de vous renseigner…
Rien que pour voir BHL danser le charleston, il ne faudra pas manquer cette soirée du 5 novembre. Nicolas Bedos fera un discours digne de Jean Moulin.
Rien que pour voir BHL danser le charleston, il ne faudra pas manquer cette soirée du 5 novembre. Nicolas Bedos fera un discours digne de Jean Moulin: «Nous préférons mourir que ne pas vivre!» Aux platines, je jouerai une playlist de circonstance: Le Déserteur, Le Chant des partisans, Bella ciao, La Marseillaise de Gainsbourg.
La France est désormais coupée en deux: ceux qui croient que la santé passe avant la liberté, et ceux qui estiment que la liberté est plus importante que la santé. Ces derniers sont surnommés «les noctambules irresponsables», les «élitistes écervelés», les «fêtards contaminateurs» ou les «clusters ambulants». Lorsque vous sortirez de chez vous pour venir à la soirée interdite, n’oubliez pas de vous munir de votre chien, en cas de contrôle. Si vous n’avez pas de chien, mettez une veste Deliveroo, Pizza Hut ou Uber Eats et roulez en scooter. Ou alors dites à la maréchaussée que vous avez un avion à prendre.
Vous pouvez aussi imprimer une attestation certifiant que vous devez aider votre grand-mère subclaquante. Si vous venez à pied, rasez les murs comme dans La Traversée de Paris. À l’entrée de la soirée secrète, on prendra votre température et ensuite vous pourrez enlever votre masque à condition de signer une déclaration sur l’honneur:«J’accepte, en tant qu’adulte pas encore ivre, de courir le risque d’attraper des microbes. Je m’engage solennellement à ne pas embrasser d’octogénaire durant les deux prochaines semaines. Et si jamais je meurs après cette soirée, je souhaite que mes cendres soient dispersées sur la tombe de Jim Morrison au cimetière du Père-Lachaise. Vive la France!»
La bamboula annuelle du Flore est la meilleure fête littéraire de l’année depuis la création du Prix en 1994. Cette cérémonie a été créée pour ridiculiser les prix littéraires de vieillards: il était hors de question que notre fête fût annulée pour les protéger. Je sais que vous trépignez d’impatience mais surtout ne me téléphonez pas pour connaître l’emplacement. La police écoute les portables. Si vous me croisez et que vous souhaitez participer à la fiesta, murmurez seulement ce mot de passe à mon oreille: «TABOU».
* Dernier livre paru: (Gr (Grasset)
Lire La nouvelle Traversée de Paris sur lefigaro.fr
Ne buvez pas au volant. Consommez avec modération.
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